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Journalisme et poésie, l'univers de Ibrahima Benjamin Diagne



Mon séjour au Sénégal a été l'occasion de renouer plus amplement avec un ancien camarade: Ibrahima Benjamin Diagne. 

Je l'ai redécouvert, from the inside out, à travers son dernier ouvrage, recueil de poèmes: Morceaux de vers.

 

Il existe parfois des postures qui sortent du lot au point qu'il faille les nommer différemment afin de les singulariser. Peut-être est-ce la raison pour laquelle les Québécois ont inventé le mot "peinturer", qu'ils réservent à un travail de bricolage, alors " peindre" va plutôt renvoyer à une œuvre artistique.

 

S'il est demandé aux journalistes de bien peser le sens des mots,

que dire alors de celui parmi eux qui, au-delà de la reconnaissance du sens, nourrit pour eux un grand amour ? Que dire de Ibrahima Benjamin Diagne qui les voit comme des êtres de sang abritant chacun une âme?

 

Les mots, plus que des notions  et des sons, suscitent chez Benjamin émotions et  vitalité. Les lettres deviennent des marionnettes qui prennent vie et réclament des envies comme entre les petites mains d'un enfant.

 

Un regard sur l'œuvre Morceaux de vers révèle un remède par excellence contre la précipitation qui entoure le monde de l'information et de l'infobésité. Ibrahima Benjamin Diagne nous intime le devoir de prendre le temps de s'asseoir et d'observer plus profondément les événements pour en appréhender, au-delà du sens,  l'essence profonde.  Morceaux de vers impose le regard neuf que nous devons poser sur les événements et éléments qui nous entourent, afin de garder l'esprit alerte..

 

Tout journaliste devrait alors être poète, sensible à son entourage et sensible à la magie des images et de la langue. Il ne s'agit pas de cette poésie hermétique et élitiste qui mystifie l'audience. Cela aurait été un comble puisque le journaliste doit vulgariser. Qu'il soit poète, parce qu'il pèse et soupèse chaque mot qu'il utilise,. Qu'il le soit pour voir au-delà du commun des mortels, pour le public qu'il amuse,  éveille et émerveille. Voici l'univers à découvrir dans Morceaux de vers.

 

La poésie moderne a réussi sous la plume de Diagne à se libérer du corset dans lequel, les mots devaient être emprisonnés pour être présentables.

 

La poésie donne de l'épaisseur et de la consistance au texte journalistique afin qu'il soit moins un sandwich, pour la panse, qui se dévore sans saveur, debout, au coin de la rue; mais un plat gastronomique, nutriment de la pensée, qui se délecte à tête reposée. Si la réflexion peut s’assimiler à la digestion moins un texte  est copieux, mieux il se digère.

 

Comme, Zola pour que les art-icles de journaux nous viennent avec assez d'épaisseur de sorte qu'ils ne se lisent pas à une seule reprise. 

Il nous faut de la densité, de respiration, du ressenti, bref de la vie, afin de nous inviter à la réflexion et à la contemplation d'écrits comme le fameux "j'accuse", dont la poésie a fait un texte pour l'éternité.

 

Morceaux de vers, est un regard neuf et croustillant sur les événements quotidiens, qui, Bul ma miin ba fatte ma, réclament de nous tous et toutes un œil nouveau.

 
 
 

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