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La perception et la réalité de l'avocat




Les événements récents au Sénégal illustrent pleinement le rôle de l'avocat, dans sa belle splendeur ainsi que dans ses revers et tentations les plus profondes. 

Le côté sombre faisant généralement plus d'éclats et de dégâts, je comprends pourquoi un vieux du quartier m'avait interdit mordicus de viser cette carrière - Il m'avait fait  promettre, à une époque où la parole valait dedans autant que dehors. J'ai l'impression de ne pas être le seul dans ce cas, tant l'image (ethos prédiscursif) de l'avocat peut devenir problématique. En effet, il existe une croyance dans la société selon laquelle les avocats seraient des individus qui, by any mean necessary, inventent des faits pour défendre leurs clients. 


Heureusement, nous avons eu des exemples comme le candide Maître Khoureychi Ba qui vient de nous quitter. Puisse le splendide Maitre Ciré Clédor Ly, et tant d'autres, continuer parmi nous à redorer l'image ce noble métier. L'avocat montre les faces cachées, et démontre leurs potentiels impacts à ne pas occulter. On est bel et bien  dans l'argumentation. L'individu qui manipule cache certains éléments pour en révéler d’autres, tandis que dans le cadrage, aucun élément n’est caché. Tous les aspects sont présents. Il est question de maximiser ou de minimiser certains aspects afin que ceux qui examinent l’affaire puissent la voir sous un angle neuf.


Par exemple, celui qui voit pour la première fois une photographie vue de face d'un cheval en 2D a besoin des autres vues en 3D (gauche, droite, dessus, dessous, derrière) pour en connaître la forme complète. 


Ceci est la raison pour laquelle un système judiciaire peut requérir qu'on présente au juge diverses perspectives. Dans certaines juridictions, le rôle du juré est d’apporter la perception de citoyens moyens et divers qui doivent réfléchir à leur niveau, en fonction des éléments dont ils disposent. Le juge doit avoir une vision interne à travers l’avocat, une vision externe à travers le témoin et une perspective théorique de l'expert ou du spécialiste. Ces différentes perspectives permettent de comprendre l’affaire sous tous ses aspects et d’arriver à une décision éclairée. 


L'avocat, central dans ce dispositif, produit le point de vue de l'accusé, dont l'implication peut priver de la distance nécessaire pour juger objectivement de ses actes. Celui-ci a donc besoin de quelqu'un pour l’aider à raisonner de manière plus objective. En outre, dans le domaine de la justice où chaque détail compte et peut être utilisé par un adversaire malhonnête, il est crucial que la présentation de l'accusé ne soit pas déformée par un terme mal utilisé, par méconnaissance de sa signification ou de ses implications. Le rôle de l'avocat est aussi cela.

Il existe donc deux raisons principales pour lesquelles on a besoin d’un avocat : d’une part, pour apporter une distance critique face aux faits, et d’autre part, pour s’assurer que les mots sont utilisés correctement afin d’adhérer au sens recherché et à la procédure appropriée.


La justice a mis en place des garde-fous pour éviter qu’une personne soit jugée et condamnée sans que tous les éléments aient été pris en compte. Par exemple, le film La Vie de David Gale illustre comment certains ont voulu démontrer que des failles peuvent exister dans le système judiciaire. De même, dans L’Avocat du diable,  qui établit la manière dont la tentation peut naître de la puissance d’une personne.


Le métier d'avocat n’est pas d’inventer des faits,

Mais de prendre ceux qui existent et d'en vanter l'effet.


Il cherche à présenter les actes sous des angles différents, en en exposant toutes les facettes, avec principalement l'argument de  « cadrage ». Son seul but est de vous faire dire:

« Je n’avais pas vu cela sous cet angle ».


Puisse puisse Muhamadou al Mustafa être ton avocat, Cher Maître!!

Ameen

 
 
 

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